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Une histoire de camélias

PHOTO : PÉPINIÈRES ROUÉ

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Comment mettre en valeur sa gamme quand on est un pépiniériste et un dénicheur de nouveautés ? Via son catalogue : c'est courant. En proposant un aperçu de ses meilleures plantes sur Internet : cela devient indispensable. C'est ce que réalisent les pépinières Roué, expertes en camélia avec plus de 200 variétés à leur actif, et leur boutique en ligne (boutique.rouepepinieres.com). Mais l'entreprise a compris qu'il ne fallait pas en rester là et elle n'a pas hésité à explorer d'autres pistes, comme le secteur de la mode vestimentaire. Thomas et Olivier Roué citent, par exemple, des fêtes parisiennes, le 1er janvier 1988, pour lesquelles quelque 120 000 boutonnières avaient été vendues aux Halles pour compléter des tenues de soirée.

Les pépinières Roué collaborent régulièrement avec des maisons de haute couture, telles que Chanel, qu'elles approvisionnent en fleurs pour leurs grands événements, pour des prises de vues. Cela contribue, à long terme, à la renommée au minimum des camélias, au mieux de toute l'entreprise. C'est une affaire de continuité : Coco Chanel a été une grande ambassadrice en relançant la mode du camélia blanc, à la boutonnière pour les messieurs, dans les cheveux ou en broche pour les dames. Au point de faire de cette fleur le blason de ses propres créations.

Beaucoup de roses ont leurs parrains et marraines parmi les stars. Un camélia aussi ! Il va être porté dans des jardins du monde entier par la Camélia fondation Luciano Pavarotti en hommage au maestro, grâce à un cultivar baptisé du même nom que la fondation (notre photo). Rouge intense, il présente une forme de fleur généreuse, avec un coeur jaune soleil. Après son enregistrement auprès de l'International camelia register, les pépinières Roué vont le multiplier, développer sa production, s'assurer de sa promotion en sélectionnant et en délivrant une licence d'exploitation aux producteurs qu'elles habiliteront à le cultiver selon des critères de qualité bien spécifiés.

Les fleurs ont jalonné l'Histoire et ont permis de « raconter des histoires ». « Les premiers camélias ont été introduits en France en 1783. L'impératrice Joséphine de Beauharnais en a fait des fleurs à la mode et les collectionnait avec beaucoup de bonheur au château de Malmaison, à Rueil-Malmaison (92). Les premiers cultivars à fleurs doubles, originaires de Chine, ont été introduits en Europe en 1792. Au début du XIXe siècle, le camélia représentait la troisième vente de feurs coupées, après la rose et le dahlia. Alexandre Dumas fils s'est emparé de ces plantes dans l'air du temps en publiant, en 1848, La dame aux camélias, en oubliant un "l", en rajoutant un "s" et un accent. Son héroïne Marguerite Gauthier, "courtisane au noble coeur", devait son surnom fleuri aux fleurs de camélias dont elle ornait ses toilettes. Verdi s'est inspiré de cette histoire d'amour et de ce sacrifice pour créer, en 1853, son célèbre opéra La Traviata, chanté tant de fois par Luciano Pavarotti. La fleur dédiée à la fondation de ce dernier sera peut-être bientôt un best-seller », relatent les pépinières Roué.

Odile Maillard

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